La sénescence cellulaire est un processus intéressant pour étudier le vieillissement. Les cellules sénescentes sont de plus en plus nombreuses au cours du vieillissement d’un individu.

Les résultats obtenus à partir d’expérimentations animales ont montré que l’intensité de la sénescence peut varier différemment en fonction du tissu étudié, de la région tissulaire, et de l’âge de l’animal. Cependant, la différence de sénescence tissulaire n’est pas bien définie chez l’homme.

Pour répondre à cette question, les auteurs ont réalisé une revue complète associée à une méta-analyse, de toutes les données de la littérature à ce sujet. Au total, 797 articles ont été revus. L’âge des participants allait de la néo-natalité à 120 ans. Les marqueurs de sénescence utilisées étaient essentiellement des régulateurs du cycle cellulaire, en particulier p16INK4a. 14 types de tissus différents ont pu être étudiés.

Leur relecture détaillée et la méta-analyse réalisée ont permis de montrer une corrélation positive significative ainsi que 83 liens d’association entre la sénescence cellulaire et l’âge chronologique.

Au niveau du pancréas, du cerveau, des poumons et des reins, les auteurs ont trouvé une forte corrélation entre la sénescence cellulaire et l’âge. De plus, sur un suivi de 10 ans, la plus haute variation de cellules sénescentes a été observée pour le cerveau et le tissu adipeux. Les marqueurs de sénescence tels que les dommages à l’ADN augmentent également en 10 ans, tandis que le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP) varie peu.

Cette revue est la première à recenser au niveau de différents tissus humains, la variation de la sénescence cellulaire en fonction de l’âge chronologique.

Cette différence tissulaire peut être expliquée de diverses manières : le turnover cellulaire différent en fonction de la nature tissulaire, la réponse aux expositions environnementales qui est tissu-dépendante, les différents mécanismes tissulaires face à un stress cytotoxique. De plus, l’étude du processus de sénescence est difficile car il n’existe pas encore de marqueur universel de la sénescence. Les résultats sont donc dépendants des marqueurs utilisés, ce qui peut entraîner un biais important. D’autres études seront nécessaires, en utilisant un panel de marqueurs de sénescence, afin de répondre à ces dernières hypothèses.

(1) Tuttle et al., 2019 DOI: 10.1111/acel.13083