Ces 10 à 20 dernières années, on a pu observer une explosion des unités de soins Alzheimer qu’il s’agisse d’unités de soins Alzheimer dans des EHPAD, d’UHR, d’unités cognitivo-comportementales, de consultations mémoire, de CMRR, de PASA, de MAIA, d’ESA…

Une des recommandations du comité scientifique du plan « Grand Age » est d’aller au-delà d’un programme de santé basé sur les structures de soins vers un système de santé intégré centré sur la personne elle-même. Le but est de maintenir les fonctions au cours de l’évolution de la maladie.

La maladie d’Alzheimer est sans doute une pathologie clé pour une telle approche qui vise à maintenir les fonctions. En effet, de nombreux travaux ont montré qu’il n’y a pas de corrélation très étroite entre la sévérité de la dépendance et les lésions de la maladie d’Alzheimer de sorte qu’on peut avoir un patient qui a une maladie d’Alzheimer relativement évoluée d’un point de vue neuropathologique mais qui garde une assez bonne autonomie ou des patients qui ont des formes bien moins sévères d’un point de vue neuropathologique mais qui vont avoir une dépendance importante.

C’est ainsi, que le programme ICOPE « Integrated Care for Olders Persons » qui est proposé par l’Organisation Mondiale de la Santé dans le cadre de la prévention de le dépendance chez les séniors doit pouvoir être adapté à la maladie d’Alzheimer, Il consiste dans les premiers stades du vieillissement à maintenir les réserves fonctionnelles (entre 40 et 70 ans) puis à un stade plus élevé (après 70-75 ans) de monitorer les fonctions (cognitives mais aussi la mobilité, le psychosocial, la nutrition, le sensoriel) pour les maintenir au plus haut, intervenir au plus près d’une baisse de façon rapide et prévenir ou retarder la dépendance.

Nous vous proposons donc que le prochain congrès sur les Unités de Soins Alzheimer puisse faire le point entre d’une part les structures mais d’autre part une prise en charge intégrée sur la personne elle-même souffrant de maladie d’Alzheimer et quelle doit être la place respective des différentes unités de soins dans cette approche intégrée centrée sur le patient et ses fonctions. Comment passer d’une médecine qui a été basée sur les structures, à une médecine qui va se centrer et suivre le patient aux différents stades de la maladie.

Nous en profiterons pour faire le point également sur les avancées actuelles concernant les thérapeutiques non médicamenteuses, sur la prise en charge des troubles du comportement avec notamment l’agitation et l’agressivité et comment les prévenir par un suivi plus régulier, ainsi que sur la dénutrition du stade précoce aux complications nutritionnelles de la maladie d’Alzheimer avec la perte de poids, l’anorexie et le refus de l’alimentation. Enfin nous partagerons nos expériences communes.