Les données probantes dont on dispose indiquent d’importantes lacunes dans la détection des troubles cognitifs légers en soins primaires, mais celles-ci reposent sur des données limitées ou auto-déclarées. L’arrivée récente de traitements modifiant la maladie d’Alzheimer, étiologie la plus courante des troubles cognitifs légers, nécessite une évaluation systématique des taux de détection en soins primaires.

Cette étude observationnelle vise à examiner les taux de détection de troubles cognitifs légers par les cliniciens et dans les cabinets de soins primaires aux Etats-Unis, en se basant sur les demandes de remboursement des actes associés au code « déficience cognitive légère » de la CIM 10 (donnée Medicare).

L’étude porte sur un total de 226 756 praticiens de soins primaires et 54 597 cabinets comptant au moins 25 patients âgés de 65 ans ou plus, inscrits à un programme de rémunération à l’acte Medicare ou à un plan Medicare Advantage entre 2017 et 2019.

Le taux de détection des troubles cognitifs légers est défini comme le rapport entre le taux de diagnostic d’un praticien ou d’un cabinet (données Medicare) et le taux attendu dans un modèle prédictif.

Les taux de détection moyens des troubles cognitifs légers sont de 0,08 (intervalle interquartile = 0,00-0,02) tant pour les praticiens que pour les cabinets, ce qui suggère qu’environ 8 % seulement des cas attendus ont été diagnostiqués en moyenne. Seulement 0,1 % des cliniciens et des cabinets avaient des taux de diagnostic dans la fourchette attendue.

En conclusion, les troubles cognitifs légers sont largement sous diagnostiqués ce qui souligne la nécessité d’améliorer, de façon urgente, la détection précoce dans les soins primaires.

Réf : Detection Rates of Mild Cognitive Impairment in Primary Care for the United States Medicare Population, Y. Liu, H. Jun, A. Becker, C. Wallick, S. Mattke, J Prev Alz Dis 2024 ;1(11):7-12 Published online October 24, 2023, http://dx.doi.org/10.14283/jpad.2023.131

https://link.springer.com/article/10.14283/jpad.2023.131