Les orthophonistes, professionnels de santé de premier recours, spécialistes de la communication, du langage, de la cognition, de la sensorialité, de la déglutition et de l’oralité, de l’autonomie, sont donc des acteurs de terrain à même d’agir pour la prévention et le repérage de la fragilité.

Ils sont amenés à toucher un public de tout âge, patients, aidants familiaux et professionnels et à agir de manière écologique dans l’environnement de vie des usagers. Ils accompagnent un public dans un vieillissement en santé Icope étant conçu comme un outil intégratif, il semble essentiel de montrer en quoi cet outil peut s’articuler avec les pratiques orthophoniques validées dans la prévention, le repérage et l’accompagnement des personnes dans leur vieillissement, qu’il soit solide, fragile ou nécessitant une prise en soins. Les domaines larges du champ de l’orthophonie seront articulés avec une approche territoriale spécifique et une pratique du programme ICOPE. Contexte: La priorité aujourd’hui n’est plus d’allonger la durée de la vie mais d’améliorer la qualité de vie des personnes qui avancent en âge. Mais ceci nécessite de maintenir des réserves physiques et cognitives importantes, qui en principe, commencent à décliner dès l’âge de 50 ans. Être en santé cognitive, c’est avoir les ressources nécessaires tout au long de la vie pour fonctionner et s’adapter de manière autonome, maintenir des liens sociaux et se sentir utile. Deux mécanismes semblent à l’oeuvre : la réserve cognitive et la santé vasculaire. Des facteurs de protection ont été identifiés pour la réserve cognitive comme l’activité physique et la participation sociale. Or, cette dernière peut être mise à mal lors de l’apparition des fragilités cognitives. D’où l’importance du repérage précoce des troubles neurocognitifs. Méthode/Résultats: 20% des cas de maladie d’alzheimer dans le monde serait attribuable à l’inactivité cognitive. En réduisant de 25% la prévalence de l’inactivité cognitive, on réduirait de 1,5 million le nombre de cas mondiaux. La stimulation cognitive peut ralentir le déclin des capacités cognitives. Elle vise à stimuler les participants par le biais d’activités cognitives et de souvenirs, la stimulation sensorielle et le contact avec d’autres personnes. Elle favorise la vitalité cognitive. Conclusion: Se maintenir en santé cognitive passe par la prévention. Les orthophonistes souhaitent s’intégrer dans ce parcours de prévention grâce au repérage précoce des fragilités lors du vieillissement cognitif mais également en intégrant des programmes de stimulation cognitive à visée de maintien de la participation sociale pour les personnes porteuses de troubles neurocognitifs. La vie sociale est le lieu où s’exerce le langage et la communication, garant de qualité de vie pour tout individu communiquant.

Ref : Sonia Michalon, Saint Denis, France, L’ANNÉE GÉRONTOLOGIQUE, VOLUME 38, 2024