Contexte: Le déclin de la capacité intrinsèque représente un facteur de risque de chute chez la personne âgée, et chaque fonction prioritaire explorée par le programme ICOPE constitue individuellement un facteur de risque de chute en cas d’altération.

À l’image de l’action visée par le programme de prévention ICOPE, la gestion des chutes et de ses facteurs de risque chez la personne âgée doit être multimodale, adaptée à l’individu, son évaluation et ses préférences. Notre hypothèse est que l’inscription dans l’étape 2 du programme ICOPE et la réalisation du plan personnalisé de soins (étape 3) ont un effet bénéfique sur la survenue des chutes. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’association entre la réalisation d’une évaluation étape 2 suivie d’un plan personnalisé étape 3 et la survenue des chutes, dans l’intervalle approximatif d’un an, chez des séniors ayant participé au programme ICOPE de l’OMS en région Occitanie.

Méthode: Nous avons réalisé une étude observationnelle de cohorte rétrospective dont les données sont issues de la Base de Données Fragilité-ICOPE du CHU de Toulouse. Les participants devaient avoir eu deux évaluations approfondies à environ 1 an d’intervalle, et avoir des données complètes lors de ces évaluations concernant leur antécédent de chute dans les trois mois précédents, leur peur de tomber, leur score au SPPB, la présence de critères de fragilité et leur nombre. Il fallait pour la seconde évaluation approfondie, la donnée concernant le niveau de suivi des recommandations ayant été formulées (entièrement, en partie, absence de mise en pratique). Nous avons comparé l’état initial des chuteurs versus les non chuteurs, comparé la survenue de chute dans les 3 mois et les éléments d’évaluation de la mobilité à environ un an de la proposition du plan personnalisé de soins, et comparé les résultats des participants en fonction de leur niveau d’application du plan de soins.

Résultats: Nous n’observons pas de différence significative sur la survenue récente de chute à un an de la proposition d’un plan personnalisé de soins. Il existe des différences significatives concernant le score au SPPB, le niveau de fragilité, la vitesse de marche et la peur de tomber en fonction du niveau de réalisation du plan de soin. Conclusion: Cette étude met en lumière des différences significatives concernant les paramètres de mobilité en fonction du niveau de réalisation du plan de soins, ce qui témoigne de son importance et fait questionner l’application du plan au-delà de sa suggestion.

Réf : abstract congres fragilité 2024, P. Boishus, M. Soto Martin, C. Berbon (CHU toulouse – médecine gériatrique, Toulouse, France