Le facteur inhibiteur de l’adénosine tri phosphate synthétase IF1 est une protéine clé impliquée dans le métabolisme énergétique. Bien que l’IF1 ait été associé à diverses maladies liées à l’âge, sa relation avec l’activité physique (AP) demeure floue. De plus, l’apolipoprotéine A-I (apoA-I), une lipoprotéine modulée par l’activité physique, pourrait jouer un rôle dans cette relation car elle partage un site de liaison avec l’ATP synthase au niveau de la surface cellulaire. Les auteurs ont examiné ici les liens entre l’activité physique fréquente et les concentrations plasmatiques d’IF1 chez les adultes âgés, et ont étudié le rôle de l’apoA-I dans cette relation.
1096 adultes en bonne santé (63,8 % de femmes) âgés de 70 ans et plus, ayant participé à l’étude « Multidomain Alzheimer Prevention Trial », ont été inclus. Les concentrations plasmatiques d’IF1 (racine carrée en ng/mL) ont été mesurées lors de la visite de 1 an de l’étude « Multidomain Alzheimer Prevention Trial », tandis que les niveaux d’activité physique (racine carrée de l’équivalent métabolique en minutes par semaine) ont été évalués à l’aide de questionnaires administrés chaque année, de l’entrée dans l’étude à la visite de 3 ans. Des régressions linéaires multiples ont été réalisées pour examiner les liens entre les niveaux moyens d’activité physique de la première année et les concentrations d’IF1. Des analyses de médiation ont été menées pour étudier si l’apoA-I intervenait dans ces associations. Des régressions linéaires à effets mixtes ont été effectuées pour examiner si les concentrations d’IF1 à la visite de 1 an prédisaient des changements ultérieurs dans l’activité physique.
Les régressions linéaires multiples ont indiqué que les niveaux moyens d’activité physique (AP) de la première année étaient positivement associés aux concentrations d’IF1 (B = 0,021 ; ESSE = 0,010 ; p = 0,043). Les analyses de médiation ont révélé qu’environ 37,7 % de cette relation étaient médiés par l’apoA-I (Bab = 0,008 ; SE ES= 0,004 ; p = 0,023). Des investigations longitudinales ont démontré que des concentrations plus élevées d’IF1 lors de la visite d’un an prédisaient une diminution plus rapide des niveaux d’activité physique au cours des 2 années suivantes (temps × IF1 : B = –0,148 ; ES SE = 0,066 ; p = 0,025).
Cette étude a démontré que l’activité physique régulière est associée aux concentrations plasmatiques d’IF1, suggérant que l’apoA-I module en partie cette association. De plus, dans cette étude, il été constaté que les concentrations initiales d’IF1 peuvent prédire les changements futurs de l’activité physique. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes sous-jacents à ces observations.
Réf : Associations between physical activity levels and ATPase inhibitory factor 1 concentrations in older adults, Journal of Sport and Health Science, Jérémy Raffin, Yves Rolland at al https://doi.org/10.1016/j.jshs.2023.09.009